C'est ? ce moment-l?, probablement, pendant que les Balkaniques, Bulgares en t?te, se disputaient ? coups de fusils les haies, les chapelles, les auberges frontali?res, la Dobroudja, la Macédoine, les traces des Thraces et la Thrace elle-m?me, que les Grands Esprits de l'Occident invent?rent les prémisses du jeu dans lequel le Bulgare joue le rôle de trouble-f?te. Imbus de ce rôle important, les Bulgares se mirent ? faire les difficiles et ce n'est qu'? la suite de longs marchandages, bien apr?s l'éclatement de la guerre mondiale qu'ils se décid?rent, vers la fin de 1915, ? choisir le côté des perdants. Ensuite... mais est-ce nécessaire de relater la suite des événements, qui, comme chacun sait, se terminent par la victoire de l'Entente et ses Alliés - issue qui n'est nullement certaine dans notre jeu de billes. Comme dans tout jeu d'ailleurs. Car l'issue d'un conflit n'intéresse le jeu que si elle est (ou paraît) incertaine. D'aucuns diront, et ils auront raison, que si l'on appelle l'épingle centrale la Belle Hell?ne et les camps des Verts, Rouges, Noirs et Blancs - les régiments d'Achille, d'Ulysse, d'Enée et d'Hector, nous pourrions sans probl?me faire passer le jeu pour un jeu antique... De m?me, l'épingle centrale pourrait s'appeler le Juif, le Balte, le Kürde, le Kossovar...Nous laisserons au lecteur le soin d'attribuer des noms aux camps respectifs. |