Les Roumains et les Balkans
Introduction
 

            L'édition de 1934 du Nouveau Petit Larousse illustré plaçait la Roumanie en t?te de la liste des Etats balkaniques. C'est une affinité surtout culturelle et de destin historique que nous essayons ici de cerner. "C'est un fait que la Roumanie se trouve en quelque sorte ? l'intérieur de l'espace balkanique ? par la Valachie notamment ?, mais que, d'autre part, nous ne sommes pas directement les membres de cette communauté. Nous en sommes aussi bien ? l'intérieur qu'? l'extérieur, nous sommes ? la fronti?re. Nous nous trouvons au nord du Danube et je m'amuse parfois ? dire que nous sommes une sorte de Scandinavie des Balkans" (Andrei Pleşu, p. 79).

            Entre "la balkanitude" (voir M. Mesnil, p. 59) d'une part et "le balkanisme" de l'autre, entre l'art de la cohabitation (ou celui de survivre), raffiné au long de l'histoire dans un espace surchargé de diversité, d'une part, et le stigmate qui veut que les Balkans soient un espace de désordre, de retardement et de crises, de l'autre, comment nous plaçons-nous, comment se place l'homo balcanicus par rapport ? la "nouvelle Europe"? Cet Homo balcanicus qui, selon Marianne Mesnil (pp. 57-71) "fait bien surgir les contours d'une ?aire culturelle?: dans les domaines les plus variés des expressions de la culture (qu'il s'agisse de comportements religieux, politiques, économiques, etc.), on peut en effet y repérer l'existence d'une certaine "intercompréhension culturelle", dont  l'Occident ne poss?de pas le code." Si Marianne Mesnil analyse ses traits résultant de la longue durée et son image forgée par l'Autre européen, les contributions d'Andrei Pleşu et de Teodor Baconsky s'interrogent sur ses chances, ses handicaps et ses responsabilités actuelles concernant la participation au monde européen.

            Les Roumains: ? la fronti?re, tr?s perméable, de "la balkanitude", participants du dehors ? son "aire culturelle". Nous l'avons argumenté par des textes concernant la religion (Horia Bernea, André Scrima, Anca Manolescu), la musique (Speranţa Rădulescu), la construction de la ville (Augustin Ioan) et les mythes de construction (Şerban Anghelescu). Deux études importantes, la premi?re sur les Aroumains (prolongée par "Les Aroumains aujourd'hui"), due ? Irina Nicolau, une autre sur les Mégleno-Roumains (Dominique Belkis), accompagnées d'une évocation des Istro-Roumains (Marian Ţuţui) rendent compte des trois groupes ethniques apparentés aux Roumains, acteurs ? part enti?re de la balkanitude. Enfin, nous avons désiré esquisser également la mani?re dont les gens appartenant aux Balkans ont vécu en Roumanie, se sont définis par rapport aux Roumains, ont passé ou ont ressenti la fronti?re. Si l'homogénéité des approches fait ici défaut, c'est que nous avons tenu ? illustrer autant que possible la diversité balkanique, ou ? la rendre au moins présente. (A.M.)

 
 
 

 
Martor nr 1/1996
Martor nr 2/1997
Martor nr 3/1998
Martor nr 4/1999
Martor nr 5/2000
Martor nr 6/2001
Martor nr 7/2002
Martor nr 8-9/2003-2004
Martor nr 10/2005
Martor nr 11/2006
Martor nr 12/2007
 

© 2003 Aspera Pro Edu Foundation. Toate drepturile rezervate. Termeni de confidentialitate. Conditii de utilizare