C?est le droit de mes enfants d?avoir un p?re citoyen roumain
Isam Mahgoub
 
Je suis né en 1954 ? Khartoum au Soudan. Mon p?re a été fonctionnaire public, il est devenu directeur général au Minist?re des Transports et Télécommunications; ma m?re n?eut gu?re d?emploi. Nous sommes six enfants, quatre garçons et deux filles. Une fille est l?aînée, et puis s?ensuivent les garçons - dont moi, je suis le troisi?me - et une fille est la benjamine de la famille. Malgré le fait que ma m?re n?a pas suivi les cours d?une école et elle ne sait ni lire, ni écrire, nous tous, les fr?res, nous avons fait des études et nous avons des diplômes universitaires. Certains d?entre nous ont continué par des études postuniversitaires. C?est maman, qui s?est occupée de nous, de nos études et de nos performances scolaires - toujours notre m?re, pas le p?re. Important ? signaler, c?est que maman s?est occupée de nous surveillant nos études, hormis les charges de la maison qui lui revenaient, ? elle toujours.

J?ai terminé le lycée ? Khartoum, en 1974, et toujours l? j?ai commencé la Faculté de Commerce, mais j?ai désiré partir en Europe, continuer mes études supérieures ? l?étranger. A l?époque, ma génération avait le choix entre l?Egypte  et l?Angleterre pour y faire des études. Moi, j?avais beaucoup lu sur l?Europe de l?Est, sur la Russie, la Tchécoslovaquie, la Roumanie et  la Hongrie et j?ai eu la chance d?obtenir une bourse d?études en Roumanie. Une bourse offerte par l?Etat roumain en 1975. C?était l?époque, o? l?UNESCO aidait la Roumanie  dans la sph?re de l?enseignement; ce fut le moment quand il a aidé ? faire bâtir le nouveau si?ge de l?Institut Polytechnique de Bucarest. Et ce que moi, je savais c?était que la Roumanie devait offrir  ? en échange de l?aide reçue ? des bourses aux pays en train de développement ou ? ceux du tiers monde. Et le Soudan fut le bénéficiaire d?une trentaine de bourses annuelles pour des domaines variés: médecine, polytechnique, études économiques (A.S.E.). Moi, je suis venu suivre les cours de l?Ecole Polytechnique en 1975 avec une bourse d?études.  Mon année préparatoire je l?ai suivie ? Timisoara, o? j?ai appris le roumain. Ce fut une belle année, durant laquelle j?ai connu le Banat. Je garde de tr?s beaux souvenirs de Timisoara. En fait, ce fut mon premier contact avec la Roumanie. Je suis arrivé en Roumanie le 5 novembre 1975. Je suis resté ? Bucarest presque 10 jours au foyer de transit, jusqu?? ce que les formalités  pour ma bourse fussent pr?tes. Les polytechniciens étaient, alors, repartis entre Timisoara et Iaşi. Je le fus ? Timişoara.

A l?époque c?était difficile pour nous, les étrangers, d?avoir des contacts avec les Roumains. Nous étions logés de mani?re ? ne pas avoir beaucoup de contacts avec les Roumains. Mais moi,  je m?en suis tiré et j?ai commencé ? avoir des relations avec les étudiants roumains. Je n?ai pas raté la moindre chance de connaître les Roumains de mon milieu. J?ai appris assez vite le roumain. Je l?ai appris avec un professeur tr?s, tr?s bon, une dame professeur. Aujourd?hui m?me, je continue ? l?estimer. C?était aussi le premier Roumain, que j?ai bien connu. Je crois avoir appris le roumain plus vite, puisqu?elle nous l?enseignait sans l?aide d?une autre langue, elle nous enseignait la langue roumaine directement en roumain. Je crois qu?ici réside la raison pour laquelle j?ai réussi ? apprendre plus facilement et plus rapidement la langue roumaine. Toujours ? Timisoara, j?ai vu la premi?re neige de ma vie. Ce fut tr?s intéressant. L?hiver fut supportable, puisque nous avions de bonnes conditions au foyer, assez de chaleur. La bourse reçue au début, comprenait aussi une somme destinée aux v?tements d?hiver. Je me rappelle parfaitement bien, que madame le professeur a insisté, qu?on n?y touche pas, nous seuls ? cette bourse, mais qu?on aille dans sa compagnie au magasin Bega, le groupe tout entier, et ce fut elle qui nous a aidé  ? acheter des v?tements d?hiver. Peut-?tre, de son expérience, elle a voulu s?assurer que nous ne gaspillions pas toute la bourse et ne jetions pas l?argent par la fen?tre, risquant de rester sans v?tements pour la saison froide. Elle a été un tr?s bon professeur, tr?s intelligente. Elle ne savait que le fançais, et nous, nous ne parlions que l?anglais, et alors, nous avons  appris nécessairement beaucoup plus facilement le roumain, car nous l?avons appris directement en roumain. C?est ce que je crois, moi.

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