C?est le droit de mes enfants d?avoir un p?re citoyen roumain
Isam Mahgoub
 

Chaque région de la Roumanie avait pour moi un brin de particulier, le Banat, la Transylvanie et la Moldavie? car, de plus, j?avais voyagé partout et m?me dans des saisons différentes, et je les avais, ces régions, mieux senties et découvertes ainsi. J?ai pu voir chaque lieu distinctement et comprendre comment on y vivait pendant des différentes saisons. Je partais au début avec des amis roumains de ces régions. Plus tard, quand je fus en troisi?me année, je partais tout seul et, ce que me faisais plaisir, c?était que les gens étaient tr?s accueillants. Je m?arr?tais dans tous les villages et, apr?s un brin de causette, je convenais avec les gens de me permettre d?y rester quelque temps, ils me logeaient, nous mangions ensemble, nous bavardions, nous disions des histoires. C?est ce que j?ai beaucoup aimé. Je partais souvent dans les environs de Bucarest, jusqu?? Buzău, ? Urziceni, je m?arr?tais dans chaque village. Je crois ne pas avoir franchi le seuil d?aucun hôtel de la Roumanie. J?aimais m?arr?ter dans des villages et passer la nuit chez les gens, connaître leur vie. M?me ? la montagne je ne séjournais pas ? l?hôtel, je franchissais toujours le seuil des gens de l?-bas. C?est juste comme ça, que j?ai pu mieux connaître les Roumains. J?ai voulu apprendre quel train de vie ils menaient chez eux.

Quant ? mes parents, il ne leur parut pas bizarre, que je voulais étudier ? l?étranger. Ils s?y étaient habitués. Car mes fr?res ? moi, ils avaient aussi étudié ? l?étranger. Ils avaient étudié en Egypte, c?était pr?s du Soudan, mais, quand m?me, mes parents ne trouv?rent pas étrange mon départ. Surtout durant ma premi?re année ici, je leur ai envoyé des lettres et des photos, en leur racontant comment je vivais. Ils ont pu se rendre compte que je vivais dans un bon milieu, que j?étais content, et alors, ils se sont calmés. Cela surtout apr?s le voyage de mon p?re ici, en Roumanie, en 1978, apr?s son séjour d?une semaine chez moi et apr?s avoir fait la connaissance des lieux, apr?s les visites chez mes amis et tous les nouveaux contacts. Apr?s tout cela, ils se rassur?rent.

En 1982, ma faculté finie, je suis rentré au Soudan. L?-bas, j?ai travaillé dans le domaine pour lequel je m?étais préparé en Roumanie, mais surtout, j?ai continué ? écrire. Mon violon d?Ingres, depuis mes années de lycée, était celui d?écrire, et j?avais déj? publié dans la presse soudanaise. Puis, durant mes années d?études, j?ai écrit pour des journaux indépendants soudanais, qui paraissaient en Angleterre. Au Soudan ? cette époque-l?, la presse était celle d?un régime totalitaire, ce fut la raison pour laquelle, je publiais dans d?autres pays. D?s 1969 ? 1985 au Soudan il y a eu le régime totalitaire, et la presse était sous le contrôle du gouvernement. Puis, en 1985 ce fut la révolution et une vie démocratique y commença. Je me suis alors orienté vers la presse de l?-bas et j?y suis devenu journaliste. Apr?s 1985 j?ai travaillé seulement en tant que journaliste, surtout dans la sph?re politique et aussi dans celle économique. Mais au mois de juin 1989 un nouveau coup d?Etat a transformé le Soudan en dictature. Ce fut un coup d?Etat des extrémistes fondamentalistes - ?les fr?res musulmans?- qui ont accaparé le pouvoir et ont interdit tous les journaux indépendants. Alors, j?ai laissé mon crayon ? bille et j?ai refusé d?écrire pour la presse du gouvernement, pour la presse d?un régime dictatorial. Qu?ai-je fait alors? J?ai eu la chance d?obtenir une nouvelle bourse d?études et de revenir en Roumanie pour préparer mon doctorat. Une bourse offerte en septembre 1989 toujours par l?Etat roumain. En 1989, avant le coup d?Etat, notre journal s?appr?tait ? f?ter le centenaire de la mort du po?te roumain Mihai Eminescu. La Roumanie faisait des préparatifs pour le centenaire d?Eminescu et, avec l?Ambassade roumaine au Soudan, j?ai travaillé pour cet événement cultural. J?ai publié les premiers articles sur la poésie de Mihai Eminescu, j?en ai traduit quelques po?mes en arabe et je les ai publiés au Soudan. Nous avons donné ? l?association des journalistes de Soudan une soirée culturelle en honneur de Mihai Eminescu. Puis, ce fut le coup d?Etat, et l?ambassadeur de la Roumanie   m?a demandé ce que j?envisageais faire. Je lui ai dit que je n?avais plus d?emploi et qu?en fin de compte il y avait des années depuis quand je n?avais pas eu des vacances, depuis quand je m?y étais figé. Je pensais travailler ailleurs. Alors, il m?a dit de lui apporter mes documents, peut-?tre réussirait-il d?obtenir une bourse pour moi, pour mon doctorat en Roumanie. Je ne croyais pas que ce f?t possible. Mais, il m?a contacté apr?s un mois, et il m?a dit de partir en grande vitesse, car il avait réussi ? obtenir l?approbation pour ma bourse. Ce fut une sacré chance !

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