Des amis partout
Roxana Doxan
 

En ce qui concerne l?intérieur de la maison, il a fallu que je m?adapte ? l?endroit et n?oublie pas que moi je suis plutôt une nomade, donc si je pense bien je n?ai pas un coin ou un objet qui me rappel la Roumanie. En échange j?ai une chambre enti?re o? j?ai installé mon bureau, si je puis dire, o? j?ai essayé de m?adapter ; je travail ? la maison seulement pendant l?hiver donc je ne peux pas dire qu?il y a une trace de souvenir de Roumanie chez moi, d?autant plus que ce que je fais ici est tout ? fait nouveau par rapport ? ce que je faisais l?-bas.

Les maisons grecques sont bien sur aménagées en fonction des catégories sociales et des occupations. Mais ce qui caractérise assez tristement les maisons, c?est l?absence de biblioth?ques. Ce que tu voyais chez nous, quand tu te promenais le soir en regardant par les fen?tres des maisons des gens et que tu voyais les murs couverts de livres, en Gr?ce tu ne vois ça que seulement chez peu de gens. En effet tu ne vois gu?re de livres et ça c?est une chose tr?s triste dans une maison. Il y a aussi peu de maison avec des objets anciens et beaux. Les Grecs sont fous des objets neufs, ils les jettent et les abandonnent au bout de deux ou trois ans et ils feraient n?importe quoi pour avoir ? la maison seulement des objets neufs, ? la mode. Demain ils sont capables de jeter ce qu?ils ont acheté aujourd?hui, pour avoir uniquement tout ce qu?il y a de neuf, ce qui est visible aussi aux v?tements et aux comportements. C?est un ? communisme ? mené jusqu'? l?exc?s et qui ne s?arr?tera peut-?tre seulement qu?? cause des restrictions financi?res. Mais pour le moment c?est tr?s visible tant dans les villes que dans les villages. Tu vois des maisons de paysans avec des cuisines les plus au point avec des objets qu?on trouve au grand magasin d?Ath?nes, avec, pour tous, les m?mes objets, les m?mes types de téléviseurs, de vidéos, et autres bagatelles. L?objet les lie tr?s peu ? un certain passé. Ils ont la maison paternelle ? laquelle ils tiennent beaucoup et qu?ils appellent to patrico mou, c?est ? dire des parents, ancestrale. Mais l?objet, moins. Dans le fond, c?est important ce désir pour la nouveauté. Peut-?tre que c?est la réaction de celui qui a manqué de presque tout. N?oublie pas que la Gr?ce est passé par une période de pauvreté affreuse, pendant la guerre et juste apr?s la guerre, puis est venu le plan Marshall grâce auquel ils ont bénéficiés d?une brusque prospérité économique et de plus de bien ?tre, c?est alors qu?ils se sont jetés sur les choses neuves. C?est un bien ?tre qui est venu d?un coup sur une mis?re noire, parce qu?auparavant on mourrait de faim en Gr?ce, n?oublie pas. Il a encore aussi une population nombreuse qui est partie des îles, qui est partie des villages et qui a fait des efforts pour se détacher de tout ce que rappelait le lieu d?o? ils etaient partis et ils ont fait tout ce qui était possible pour ne pas se différencier des autres de la ville. On en fini avec les objets anciens et il y a une sorte d?uniformité qui n?a pas de charme. En général, les maisons n?ont pas de charme et ça je peux le dire. Certes il y a le charme de la lumi?re, de l?architecture spécifique, enfin il y a aussi d?autres choses, mais ce que tu as ici, le charme des maisons d?ici de Roumanie, pleine de vieilles choses, des choses héritées, y compris avec leur histoire, soignées, aimées, ça n?existe pas l?-bas. Je ne peux pas dire que c?est valable ? cent pour cent, mais en général, de la m?me mani?re que tu te prom?ne ? Bucarest en regardant dans les maisons des gens, tu verras l?-bas que tout ce qui est neuf est le plus visible et le plus uniforme. C?est un peu dommage. Et on jette beaucoup, partout en Gr?ce.

A Ath?nes il y a une communauté roumaine, mais je n?ai aucun contact avec elle et je ne peux rien te dire sur ses activités. Ici, il y a des grecs qui ont vécu en Roumanie et ils se consid?rent grecs de Roumanie, ce sont des grecs qui se sont réfugiés pendant la guerre civile puis qui sont revenus. Il y a tr?s peu de roumains authentiques. Et ce que j?imagine ?tre une association, je pense qu?il s?agit plutôt de grecs qui ont habités la Roumanie avant la guerre. Ce sont en général des personnes âgées avec lesquelles je n?ai pas beaucoup ? voir, qui ont connu la Roumanie d?avant guerre, que moi je n?ai pas connu, seulement par des histoires. C?est le motif pour lequel je ne sais rien d?eux. Je crois que moi avec encore vingt personnes, nous sommes effectivement des roumains qui n?ont pas de parents grecs ou qui n?ont pas une quelconque origine grecque. Et nous n?avons fait aucune sorte d?association mais nous nous voyons purement et simplement, entre nous et nous échangeons quelques mots. Autrement, bien sur, le docteur est roumain, parce que c?est plus facile de parler le roumain quand tu es malade, le dentiste est roumain, mais la plupart ne sont pas des Roumains-Roumains. Et puisque la Gr?ce n?a pas été un pays d?immigration, sont allé l?-bas des gens qui ont eu quelque chose pour les attirer ou les aider l?-bas. Premi?rement il y a la barri?re de la langue, tu ne vas pas comme un fou dans un pays o? la langue est absolument infernale. Ce n?est pas quelque chose que tu peux dire qu?on peut saisir ? l?oreille, ou en chantant.

Moi je suis contente, je me sens autant chez moi l?-bas qu?ici et je me réjouis d?avoir encore beaucoup ? circuler et travailler.

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